Le 8 novembre 2016 s’est tenu à Paris le septième colloque sur l’adoption internationale, organisé par la MAI (mission pour l’adoption internationale) ayant pour thème : « Adoption internationale éthique et pratiques ». Il est important de rappeler ces principes, car l’adoption est avant tout un des moyens de donner une famille à un enfant.

7e colloque sur l'adoption internationale

La baisse constante du nombre d’enfants confiés par les Etats dont la plupart ont signé la convention de la Haye, ne doit pas nous faire oublier l’impérieuse nécessité de protéger les enfants de tout trafic dû à la demande pressante des parents en attente d’adoption.
Le statut juridique des enfants adoptés à l’international est à sécuriser.

Si le droit à l’enfant n’existe pas : il est nécessaire de rappeler qu’à l’inverse les enfants ont des droits.

Certaines pratiques continuent à poser questions : on constate des déviances plus ou moins graves, qui ont des conséquences fondamentales sur la vie des individus. La mise en débat public de l’adoption internationale doit interroger nos pratiques. La logique d’action des différents acteurs se devrait d’être articulée autour d’un enjeu central : la protection de l’enfant, or chacun d’entre eux, développe souvent des logiques propres et parfois antagonistes.

L’adoption internationale ayant, du fait de l’adhésion d’un grand nombre de pays à la convention de la Haye, connu un grand bouleversement et généré de ce fait, suspension, limitation, ou interdiction de l’adoption. Il faut donc gérer les difficultés qui en découlent.

La lutte contre les pratiques illicites est au cœur du débat.

Certains pays n’honorent pas la signature de la convention et l’instruction minutieuse des dossiers conduit parfois à un refus de visa (augmentation sensible en 2016). Les situations se débloquent, mais leur lenteur est, et cela est rassurant, le reflet des précautions prises pour protéger l’enfant.

Exemple : la RDC (République Démocratique du Congo) avait bloqué toutes les adoptions en 2013 puis en a réexaminé 1400 pour en valider certaines en 2016.

Pour transférer les enfants sur une liste d’enfants à besoins spécifiques (donc non proposés à l’adoption nationale), certains pays comme le Vietnam  » redistribuent » les dossiers.
Il est donc important de s’assurer que les procédures sont véritablement conformes.

La logique de régulation des états a tous à voir avec des bouleversements politiques pour chacun d’entre eux. Les médias jouent un rôle important dans l’image donnée de l’adoption internationale ainsi que la révolte de certains enfants adoptés dans l’extension de leur ressenti.
En ce qui concerne le décalage nord-sud et les attentes de chacun des protagonistes,

La Convention de la Haye a permis de poser un cadre international

  • C’est l’intérêt supérieur de l’enfant qui doit guider chaque étape du processus
  • La Priorité doit être donnée à la famille d’origine
  • La Coopération entre le pays d’origine et les pays d’accueil doit être établie
  • La Prévention de la traite des enfants doit être une priorité dans l’examen des critères ayant prévalu à l’adoption

Ce guide des bonnes pratiques a aidé à mettre en place une meilleure coopération entre les états mais comporte encore de grosses lacunes pour véritablement protéger les enfants.

Les évaluations ciblées de l’enfant permettent un meilleur accompagnement de l’enfant et de la famille. Des consultations spécialisées permettent une guidance familiale grâce à la « narrativité » des parcours où les points de vulnérabilité de l’enfant sont abordés.

Les malentendus sont souvent dus à la méconnaissance du parcours de l’enfant et l’accompagnement des professionnels doit donner des outils pour permettre aux parents de materner leur enfant.

Un lien d’attachement est possible si l’enfant n’est pas déçu par des expériences précoces carencées.

Les carences affectives de l’enfant viennent s’exprimer dans un symptôme qui doit être entendu.

En ce qui concerne les parents, au moment de l’arrivée de l’enfant, il arrive qu’ils décompensent en déclarant une maladie ou une dépression. Un conflit psychique s’installe alors entre l’état du parent et le besoin de disponibilité émotionnelle et affective de l’enfant à ce moment de sa vie.

Le profil et le nombre des enfants a profondément changé. 

Il est indispensable de faire évoluer la préparation et le suivi post -adoption car la confrontation entre l’attente des candidats à l’adoption et la réalité de la situation de l’enfant à adopter risque de mettre en péril l’équilibre de l’enfant, provoquer un rejet de la part des parents et faire naître chez l’enfant un doute quant aux conditions de son adoption.

Carte des États ayant ratifié de la Convention de la Haye
Carte des États ayant ratifié de la Convention de la Haye