Le passage à l’acte meurtrier est souvent décrit comme un acte visant à dire le non-dit, comme un agir tenant lieu de dire « fonction de sauvetage du Moi »(Ballier 1988).
Mais qui est donc ce bébé supprimé ?
Un bébé réel de chair et d’os ou un bébé fantasmé, bébé impensable, un fœtus pas fini interminable ? Que se passe-t-il dans l’esprit d’une femme, d’un homme qui tue un bébé ? Pour quelles raisons avouées ou secrète, obscures ou déniées, ce bébé trouve-t-il la mort ? De quels sacrifices, de quel rituel, quelle dette, de quelle répétition est-il victime ? Que faut-il que ces adultes ne voient pas sur leur scène intérieure pour être à ce point dans l’urgence de la survie et que cette survie ne puisse passer que par la destruction de leur enfant ?
Quels sont les facteurs de risques ?
Les résultats de l’analyse de ses dossiers nous amène à émettre l’hypothèse qu’il existe un certain nombre de facteurs de risque pour le bébé, il y en particulier à son âge, sa santé et à la qualité de son attachement précoce à sa mère. Deux principaux types de facteurs de risques peuvent être élevés dans cette étude : les facteurs de risques familiaux et facteurs de risques chez l’enfant.
1- Les facteurs de risques familiaux
- Antécédents de mauvais traitements dans la fratrie
- Antécédents de décès de mort suspecte dans la fratrie
- Grossesse non suivie
- Grossesse rapprochée chez une jeune mère
- Mère isolée
- Mère jeune
- Parents victimes de violences dans leur enfance
- Mère dépressive et/ou suivant un traitement psychiatrique lourd
- Mère ou père consommateurs de drogues alcool
- Violences conjugales
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Très jeune au moment du décès : moins de trois mois
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Prématurité avec hospitalisation
- Malformation, maladie ou handicap grave
- Séparation précoce et durable avec la mère dès la naissance pour hospitalisation notamment