Propositions contre la maltraitance

 

Proposition contre la maltraitancePour la première fois l’Université, associe sa réflexion à celle des associations de protection de l’enfance pour faire face à la maltraitance à enfants. Dialogue université-30 septembre et 1er octobre 2014

Ce colloque organisé sur deux jours par Paris Sorbonne cité ( 4 universités, plusieurs grandes écoles, afin de rassembler toutes les disciplines) et un collectif d’associations de protection de l’enfance. Son but : dresser un état des lieux et mener une réflexion éthique sur l’enfance maltraitée.

1-La première journée : un état des lieux sur la maltraitance

– Le déni de la matraitance soutenu par des théories pseudo scientifiques : pour B.Golse il n’y aura jamais d’éradication de la maltraitance, à cause de l’ambivalence des adultes par rapport aux enfants ; la résidence alternée est maltraitante pour les enfants surtout les tout petits.

– L’inceste dont la qualification pénale a disparu et tous ne sont pas d’accord sur la nécessité de réintroduire le terme dans la Loi

– La déjudiciarisation de la protection de l’enfance par la loi de mars 2007 critiquée car elle implique d’avoir à négocier avec la famille.

– Les UMJ ( unités médico Judiciaires) leur action, leur développement avec la Voix de l’enfant et la création nouvelle à Angers de salle d’audition protégée au Tribunal et bientôt au commissariat.

– Les conséquences psychologiques, sociales et médicales de la maltraitance : très nombreuses et qui peuvent influer sur la génération suivante.

– La recherche scientifique sur la maltraitance et le recueil de la parole de l’enfant : des progrès ont été effectués, il existe des outils spécifiques (protocole d’audition, enregistrement qui évite la répétition pour l’enfant).

– Les soins proposés

  • Innocence en danger propose des séjours de résilience, programme commencé en Suisse.
  • On évoque le conte créatif, les marionnettes, la pâte à modeler, les dessins, les jeux de rôle : un temps bienveillant, dans un espace sécurisé pour redonner place à la pensée.
  • Ce qui fait avancer la thérapie c’est la relation qu’on construit avec l’enfant.

Conclusion de Laurence Rossignol

Elle affirme : les politiques de l’enfance sont son domaine, mais aussi : parler de maltraitance, c’est subversif . Elle est occupée par trois sujets :

  • Les châtiments corporels : elle veut lancer une campagne. On peut éduquer sans punir.
  • A la fin du mois est lancée une enquête concertée sur l’ASE, la rendre visible
  • Extension du haut conseil à la famille à tous les âges de la vie avec 3 sous-sections : la famille, le grand âge et l’enfance.

2-La deuxième journée : les propositions contre la maltraitance

Quatre ateliers qui ont repris et parfois développé ce qui avait été dit la veille afin d’ aboutir à des propositions.

– Une recherche scientifique pluridisciplinaire sur la maltraitance

Il a été souligné l’importance de l’épidémiologie associée à la recherche. La recherche doit être pluridisciplinaire. La pluridisciplinarité a été le maître mot de tous les ateliers

– Une prise en charge spécifique pour les psycho-traumatismes

  • Il faudrait un centre de ressources pour les victimes de psycho traumatismes. Un exemple positif est présenté celui de l’hôpital Tenon où a été créée une cellule de prise en charge pluridisciplinaire dans laquelle un groupe de parole est conduit par une association.
  • Il faudrait confier les expertises à des pédo-psychiatres ayant exercé auprès d’enfants et d’adolescents de manière régulière.
  • Favoriser l’expertise précoce en UMJ et quand elle est différée, donner accès au carnet de santé, dossiers éducatifs, aux différentes investigations, PV de police, informations de l’école.
  • Ecouter, croire, c’est déjà un soin.

– Une réforme de la législation sur la protection de l’enfant

  • L’enjeu c’est la cohérence du regard sur l’enfant. Il faut travailler sur l’intérêt de l’enfant, ses besoins fondamentaux.
  • Réintroduire l’inceste dans la législation, ne pas confondre autorité parentale et filiation, cependant il y a débat et désaccord entre les participants sur l’idée d’abandonner la souffrance et pas le père.
  • On souffre de l’absence de référentiel pédo psychiatrique pour les expertises.
  • Remettre en question la garde alternée 50/50 et le syndrome dit d’aliénation parentale qui n’a aucune valeur scientifique.

– De nouvelles mesures de protection de l’enfance

  • Prévoir des outils communs d’évaluation sont nécessaires, ainsi qu’une articulation JAF/ juge des enfants.
  • Rétablir l’examen du 4è mois de grossesse, assurer le suivi, décloisonner les services.
  • Adopter le principe de précaution. Développer la formation ( 2ème maître mot du colloque).
  • Avoir des données fiables.
  • Rétablir le certificat médical pour toucher les allocations familiales.
  • Introduire dans la loi la présomption d’innocence de consentement pour les mineurs, le droit d’ingérence familiale. Pratiquer les visites inopinées.
  • Oser critiquer les enquêtes sociales. Oser voir, entendre, comprendre, écouter et décider d’agir.