Éditorial – Nous sommes la défense de ceux qui sont sans défense et ce numéro reflète nos combats et notre exaspération face à la négligence dont ils sont victimes.

Lorsqu’un enfant est victime de maltraitance, il doit pouvoir trouver refuge auprès d’un adulte empathique et compétent. Lorsqu’il trouve la force de demander de l’aide, lorsqu’il parle de ce qu’il vit, ne pas être cru, ou avoir le sentiment de ne pas l’être, peut être pour lui encore plus traumatique que la souffrance ressentie.
Faire confiance à quelqu’un c’est prendre un grand risque pour l’enfant qui attend de cette personne une loyauté sans faille. Mais pour cela, il est nécessaire que l’adulte auquel il vient demander de l’aide soit formé. Et cela, qu’il soit enseignant, médecin, éducateur…
La formation des experts est un élément crucial de la protection de l’enfance. C’est la raison pour laquelle nous nous sommes tant mobilisés cette année pour intervenir sur les grands textes de loi en matière de protection de l’enfance ; entendre la parole des enfants, et entendre les enfants, même lorsqu’ils n’ont pas de paroles. Notre pays a finalement aboli les punitions corporelles. Le droit de correction est désormais proscrit 40 ans après la Suède.
Avec une trentaine d’associations spécialistes de l’enfance regroupées au sein du Collectif pour l’Enfance, nous demandons que soit inscrite dans la loi, la reconnaissance légale de l’incapacité de l’enfant à consentir à une relation sexuelle avec un adulte, par l’instauration d’un seuil d’âge à 15 ans et 18 ans en cas d’inceste.

Il est grand temps. Il faut que, sans ambiguïté, nous n’ayons plus de victimes de 11 ans et de prédateurs acquittés grâce au consentement présumé de l’enfant. Les experts aussi compétents soient-ils, doivent pouvoir s’appuyer sur un texte clair et sur une loi explicite, car le dernier mot restera toujours au juge et à ce jour, les juges continuent d’apprécier au cas par cas l’existence de la contrainte.Il est temps que cesse l’impunité et que, le fil du récit rétablissant les faits permette à l’enfant victime de dépasser le traumatisme et de maintenir
à distance la sexualité des adultes.
LE PREMIER DES DROITS DE L’HOMME EST LE DROIT A L’ENFANCE.

Patricia CHALON
Psychologue-psychothérapeute et Présidente d’Enfance Majuscule

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La CIDE et la protection de l’enfance en question, mais quelles réponses ? – Jean Pierre Rosenczveig, Magistrat
et ancien Président du Tribunal pour enfants de Bobigny
LA PAROLE DE L’ENFANT

L’enjeu Français – Alexia Sebag, avocate

À l’hôpital de La Source, une Unité Médico Judiciaire Pédiatrique
singulière
– Emmanuelle Bon, clown

Un enfant peut-il consentir à une relation sexuelle avec un adulte ? – Vanessa Saab, journaliste, auteure et Vice-Présidente d’Enfance Majuscule

À propos des ruptures de placements – Michel Boublil, pédopsychiatre

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