En ce 25 novembre, jour de lutte contre les violences faites aux femmes, il est important de rappeler que, même s’ils ne sont pas les cibles directes des violences, les enfants témoins, développent les mêmes symptômes que s’ils en étaient eux- mêmes victimes.
Lors d’un débat organisé le 17 novembre à la maison des femmes de Paris, les échanges entre les mouvements de femmes et des psychologues (dont Enfance Majuscule), les intervenants rappellent qu’un droit des femmes ne peut durablement s’instaurer que si les droits de l’enfant sont respectés et particulièrement les droits des petites filles.
Les enfants également victimes des violences conjugales
Les enfants témoins de violences conjugales, réagissent de différentes manières face à la violence quotidienne. Souvent ils éprouvent une grande culpabilité : ne pouvant arrêter cette violence ils sont soit persuadés qu’ils en sont responsables, soit qu’ils auraient pu l’empêcher.
Ils développent les mêmes symptômes que s’ils avaient été eux-mêmes victimes de violences : terreurs nocturnes, cauchemar, désintérêts pour l’école, perte d’appétit, crise de panique…
Même s’ils souhaitent dénoncer cette situation, ils sont inquiets des conséquences possibles et sont terrorisés à l’idée de se retrouver seuls.
La violence conjugale et les mécanismes psychiques de l’enfant
Certains enfants sont amenés à reproduire cette situation de violence puisque « lorsque on aime on se doit d’être violent » c’est un mode de répétition assez fréquent.
Il est important de rassurer les enfants en leur disant que victime ou témoin, ils ne deviendront pas systématiquement maltraitants. Certaines filles intériorisent parfois l’idée qu’il est normal de prendre des coups d’autres au contraire deviennent violentes et agressives, voyant là un moyen de se défendre ou de se préserver de la violence potentielle qu’on pourrait leur infliger.
D’autres encore, garçons ou filles vont prendre position contre la victime elle même, devenant agressifs et méprisants avec leurs mère qu’ils accusent d’être responsable de cette situation.
Quelques fois ils réagissent ainsi pour se protéger eux-mêmes en ne risquant pas de déplaire au bourreau.
Pour certains enfants il faudra des années de thérapies pour démonter tous ces mécanismes, pour d’autres, une rencontre « magique » avec quelqu’un d’aimant et qui sait leur montrer différemment, va les aider à remettre les choses en place.
Il ne faut jamais désespérer d’une histoire d’enfance aussi sordide soit-elle. La blessure ne va pas forcément disparaître mais elle peut cicatriser.
Le livre pour enfant « Les artichauts » écrit par Momo Géraud et illustré par Didier Jean et Zad et publié par les éditions 2 Vives Voix aborde la question difficile des violences conjugales, vues par le regard d’une fillette.
Dans cette histoire, la mère a préparé des artichauts pour le diner et la fillette sait que son père les déteste et que la situation va dégénérer.
Lire le compte-rendu de lecture du livre « Les artichauts »