Le meurtre d’un bébé non désiré concerne 19 % des cas d’infanticide. La mère est dans ces situations la principale mise en cause. La grossesse a très souvent été cachée et la mère accouche clandestinement à domicile en supprimant son bébé dès la naissance.
Nous précisons ici que les différentes études menées sur un lien éventuel entre déni de grossesse et néonaticide rappellent que le déni de grossesse n’est qu’un des éléments de la psychopathologie du néonaticide. Dans le déni, il y a négation d’une perception ou du lien entre cette perception et l’état de grossesse. Il y a souvent une première perception immédiatement refusée qui persiste sous forme d’une représentation clivée et déniée.
Un déni de l’aboutissement de la grossesse
Dans les situations de néonaticide, l’analyse précise de l’anamnèse permet souvent de constater davantage de dissimulation de grossesse et que le déni porte davantage sur l’aboutissement de la grossesse que sur la grossesse elle-même. D’autres situations ont été rencontrées dans les semaines qui suivent l’accouchement avec un bébé qualifié « d’encombrant », « qui n’a pas sa place », « une erreur »…
Un corps plus qu’un enfant
Notre étude a permis de constater que très souvent il y a une tentative de dissimuler le corps (mis dans un sac-poubelle et jeté dans un étang, un fossé) de le conserver tout en le gardant accessible (caché dans un congélateur ; dissimulé dans une glacière). Dans la plupart des cas, la mère a d’autres enfants qu’elle éduque sans problème apparent et a commis d’autres infanticides.