Sur un sujet poignant, le premier long-métrage de Nora Fingscheidt est un véritable coup de maitre. Il suit le parcours de “Benni”, une petite fille de neuf ans prise en charge par les services sociaux.
Quel film ! Quelle histoire !… que celle de cette petite fille de “9 ans trois-quart”, mal aimée et maltraitée par une mère fragile, mise en grandes difficultés par cette enfant devenue asociale et violente.
On assiste à la permanence de la souffrance, du désarroi de l’enfant du fait de ces interactions délétères, qui se traduisent par des comportements sociopathiques et psychopathiques qui désarment les travailleurs sociaux et soignants expérimentés qui essaient de la suivre.
Ce film montre l’humanité, l’implication de bon nombre d’entre eux, la complexité des ressentis. Il est aussi au plus près des conduites professionnelles où la compétence est mise à mal et des institutions, qui deviennent maltraitantes à leur tour.
C’est un film exceptionnel, difficile, douloureux qui montre à quel point la maltraitance familiale, voire la négligence ou les carences affectives peuvent irrémédiablement blesser un enfant, et perpétuer des histoires de vie pas seulement compliquées…