Le Printemps d’Aubaka

Une fable contemporaine qui fait du bien et nous rappelle celle de la grenouille dont elle est inspirée. Si elle est plongée dans l’eau bouillante, elle s’échappe d’un bond. Dans l’eau froide chauffée progressivement, elle meurt ébouillantée. C’est ce qui aurait pu arriver au peuple d’Aubaka.

A Aubaka, le nouveau roi agite la peur de l’étranger pour assouvir son pouvoir. Ses exigences progressives, des barreaux aux fenêtres, des impôts pour une nouvelle armée et même une muraille pour protéger la ville. Chacun se cloitre chez soi et le royaume s’enfonce dans un enfer gris et froid.

Une phrase se répète comme un refrain : « personne n’a vu le début du commencement de l’ombre d’une menace » qui nous montre combien la population est sous emprise.

Heureusement un jeune homme, Milann, sorte de compagnon ébéniste qui a beaucoup voyagé est de retour chez lui. Il comprend de suite que, ce n’est plus sa ville mais une prison. C’est lui qui va apporter le printemps. Il se promène partout et ne voit nulle part danger ou menace !

On avait argué d’un soldat assassiné, mais il s’agissait de son cousin et sa mort était accidentelle, et Milann décide de les emmener voir par eux-mêmes, et le Roi ne parvient pas à le faire arrêter. Ils font le même constat que Milann à son arrivée : « on dirait une prison ». Ils ne comprennent pas comment ils ont pu accepter tout ça !

Milann a là encore l’explication : «  Si le roi vous avait imposé d’un coup, les barreaux, la muraille et toutes ces interdictions, vous ne lui auriez peut-être pas obéi si facilement ».

Ils continuent à explorer et comme « personne n’a vu le début du commencement de l’ombre d’une menace » ils vont scier les barreaux, démonter la muraille et le roi fuit.

Pour remplacer le Roi, Milann propose des élections…

Jolie fable qui permet de faire comprendre aux enfants qu’il ne faut pas toujours se soumettre à l’autorité.

De très belles illustrations donnent une impression d’autrefois, mais les adultes sauront trouver des ressemblances avec certaines actualités.

Écrit par Didier Jean et Zad, les dessins de Pierre-Yves Cézard sont colorisés numériquement par Caroline Taconnet, l’ouvrage proche de la BD est publié par Utopique dans la collection Bisous de famille.