L’éducation sexuelle est indispensable pour prévenir les violences sexuelles et certaines maladies, elle devrait commencer dès la naissance, être généralisée à l’école et ne pas se limiter à une dimension biologique.
Des recommandations élaborées par des experts
Le document a été lancé lors de la réunion européenne de l’OMS sur les défis à l’amélioration de la santé sexuelle, organisée à Madrid (Espagne) sous l’égide du ministère de la Santé et de la Politique sociale. Les recommandations ont été formulées par un groupe de 20 experts en provenance de 9 pays d’Europe sous la direction du Centre fédéral pour l’éducation à la santé (BZgA) de Cologne (Allemagne) et du Bureau régional de l’OMS pour l’Europe. Elles contiennent des instructions par étape ainsi qu’une matrice détaillée devant aider les professionnels de la santé et de l’enseignement à fournir aux enfants des informations exactes sur la sexualité, sous une forme qui tienne compte de leur sensibilité.
Une éducation sexuelle dès la naissance
Le docteur Gunta Lazdane, conseillère régionale pour la santé sexuelle et génésique au Bureau régional, qui a coordonné la rédaction de ce document, déclare : « La particularité de ces nouvelles recommandations, au-delà du thème abordé, c’est qu’elles insistent sur la nécessité de commencer l’éducation sexuelle dès la naissance. Elles expliquent également les compétences spécifiques que les enfants et les jeunes doivent acquérir, ainsi que les comportements à promouvoir à des périodes déterminées de l’existence. »
Une éducation sexuelle qui aille au-delà des aspects biologiques
En général, les programmes actuels d’éducation sexuelle mettent largement l’accent sur les aspects biologiques. « Or, ce n’est pas suffisant. Nous avons besoin d’une nouvelle approche en matière d’éducation sexuelle. Et c’est le thème de ces recommandations. Celles-ci placent les faits dans le contexte plus large des valeurs, des connaissances ou des aptitudes utiles dans la vie, de sorte que les aspects en rapport avec la santé soient compris de la manière la plus générale possible », ajoute le docteur Lazdane.
Une interprétation positive de la sexualité pour un mieux- être de la santé sexuelle
Les nouvelles recommandations s’inspirent d’une interprétation positive de la sexualité, comme partie intégrante de la santé physique et mentale. Des thématiques telles que le VIH/sida, les grossesses non désirées et la violence sexuelle sont inscrites dans des programmes pédagogiques globaux qui se concentrent sur l’autodétermination des individus et leur responsabilité envers eux-mêmes et autrui.
Une nécessité pour lutter contre les violences sexuelles
L’orientation unilatérale et la piètre qualité de l’éducation sexuelle sont souvent tenues responsables des défis grandissants en matière de santé sexuelle, tels que l’augmentation des grossesses adolescentes, la hausse des taux d’infections sexuellement transmissibles et la violence sexuelle en général. L’un des principaux objectifs de ces nouvelles recommandations est d’aider à améliorer la santé sexuelle en général.
Une généralisation de l’éducation sexuelle à l’école
Elles doivent aussi réagir aux nombreux défis posés par les énormes différences existant entre les pays d’Europe en termes de qualité de l’éducation sexuelle dans le cadre scolaire. Actuellement, un tiers des pays de la Région européenne de l’OMS n’ont pas mis en place des programmes d’éducation sexuelle à l’école. Dans certains pays, les jeunes ne reçoivent pas d’éducation sexuelle avant l’âge de 14-18 ans.
Les auteurs font néanmoins remarquer avec importance que les recommandations fixent uniquement des objectifs à réaliser. Il ne s’agit donc que de la première étape du processus. En effet, comme l’explique le docteur Lazdane, « l’étape suivante consistera à élaborer la méthodologie ».