Dans ce très beau livre, Boris Cyrulnik nous parle de lui, de la résilience par l’écriture et de ces nombreux écrivains mus par la souffrance, la perte, l’abandon, le rejet, la solitude…
Chacun de nous a pris la plume, un jour, une nuit, pour coucher sa douleur, l’extraire, la regarder de l’extérieur, s’en libérer. Chacun peut comprendre cette soif de dire, qu’exige le tourment intérieur.
Boris Cyrulnik décrit le rôle du trauma dans l’écriture comme la formidable aptitude des écrivains à transformer l’humanité blessée en magie. En dévoilant des pans de leur vie il met à jour les nombreux mécanismes psychiques en jeu dans ce mouvement mystérieux de l’écriture.
Écrire n’est pas seulement un acte créatif. Il permet l’élaboration d’un récit, une prise de distance, une recherche de sens, une métamorphose du passé par la création d’un nouveau réel de papier.
Romain Gary, George Pérec, Jean Paul Sartre, Jean Genet, Léon Tolstoï et beaucoup d’autres ont transcendé leurs souffrances par leur créativité. S’ils avaient été équilibré ils n’auraient pas choisi l’écriture, ils auraient accepté, un métier plus paisible, une aventure sociale plus convenue, un quotidien sans souffrance et sans rêve.
« Un rêve délicieux m’a donné le courage morbide d’affronter un réel douloureux. »
Comme Boris Cyrulnik, pour mieux maîtriser leurs émotions, dépasser leurs solitudes, raccommoder leur moi déchiré, ils ont tous choisi d’écrire des soleils dans la nuit.