Le CFPE (Centre Français de protection de l’enfance) a choisi cette année au lendemain de la journée internationale des enfants disparus (le 25 mai), de consacrer son colloque aux disparitions inquiétantes. Quelle est la définition des disparitions inquiétantes et celle des disparitions silencieuses que les jeunes soient en errance, mineurs isolés ou en partance pour le djihad ?
Introduction de la Ministre Laurence Rossignol qui a tenu à préciser l’importance de cette question dans son action qui a plusieurs visées : mieux repérer les dangers et développer une éducation non violente à partir des besoins de l’enfant, en luttant contre les violences intrafamiliales. Rappel sur l’existence de la loi d’avril 2016 sur la protection de l’enfance concernant les jeunes majeurs livrés à eux-mêmes, terreau des emprises religieuses, sectaires, leur permettant d’avoir un pécule.
– Les disparitions inquiétantes
A la recherche d’une définition, grâce à un regard croisé de l’association, de la police et de la justice : l’âge (moins de 13 ans) ne suffit pas pour qualifier une disparition d’inquiétante et une fugue de plus d’un an sera requalifiée d’inquiétante.
Au n°116 000, les écoutants peuvent être joints 24h/24 et 7 jours sur 7. Des dossiers sont constitués. Les chargés de dossiers qui ont 200 dossiers en charge, accompagnent les parents et les rappellent régulièrement.
Le jeune mineur est inscrit au fichier des personnes recherchées, ensuite des messages sont envoyés au niveau régional puis national, suivent des circulaires papier. La diffusion au public se fait avec autorisation du magistrat lorsqu’on dispose d’éléments suffisants et un n° de tel pour rappel est donné.
Les informations peuvent être diffusées dans les 29 pays de l’espace Schengen, puis par Interpol qui fonctionne avec des notices de couleur selon les catégories. La disparition inquiétante s’inscrit dans un cadre juridique, le 74-1, du code de procédure pénale. L’alerte événement est exceptionnelle, décidée par le Procureur qui obtient l’accord de la Chancellerie.
Se rappeler que le premier prédateur est la famille !
– Les disparitions silencieuses
L’animateur du réseau « Jeunes en errance » des CEMEA, évoque ces grands mineurs français en rupture, soit qu’ils aient été rejetés par leur famille, soit qu’ils soient le produit du système de protection de l’enfance qui produit des inadaptés incasables.
En l’absence d’une vraie coordination et prise en charge par l’Europe, c’est une vraie mafia qui prend la place et conduit à la traite d’êtres humains : prostitution, travail forcé, esclavage, servitude et prélèvements d’organes.
Les migrations forcées, la guerre en Syrie ont conduit 60 millions de personnes dans le monde à devenir des réfugiés. Des passeurs recrutent dans les camps ; on compte 30 000 suspects, 10 000 ont été arrêtés en Italie. On compte 2 enfants par jour qui disparaissent, 240 depuis septembre 2015.
Interpol dispose d’un système d’alerte, des notices de couleur par catégories et diverses bases de données : nominale, documents de voyage perdus ou volés, des véhicules volés, empreintes digitales, armes à feu et données génétiques.
On compte entre 20 000 et 30 000 mineurs radicalisés. La Turquie compte 41000 interdiction d’entrée sur son territoire pour des suspects d’entrée dans le djihad. 7789 sont connus d’Interpol.
Environ cent mineurs sont recensés comme étant partis seuls, ils ont en moyenne 15/16 ans.
Il faut savoir que les mineurs ont un cerveau qui n’est pas encore parvenu à maturité, ils n’ont pas encore acquis la notion de danger, de dommage personnel et ne sont pas capables de prévision à long terme.
L’ampleur des chiffres confirme la nécessité d’une collaboration de tous