Identité post-traumatique : des soins cliniques pour restaurer l’humanité des victimes de guerre

Lors du colloque organisé le 28 mars par Santé-Arménie, les différentes formes d’accompagnement dans un contexte de guerre ont permis une approche de la compréhension des traumatismes subis, aussi bien par les adultes que par les enfants. La communication sociale autour de ce sujet et l’avancement des travaux de prise en charge clinique démontrent la nécessité de l’individualisation du soin.

Les différentes prises de parole des intervenants ont convergé vers la prise en compte essentielle de l’individualisation du soin et le caractère essentiel de la présence de cliniciens, présence a priori, thérapeutique. Le travail de groupe, ainsi que celui mettant en œuvre des techniques d’accompagnement de la parole (stratégie thérapeutique de l’histoire de vie, par exemple) nécessitent des praticiens formés à ce contexte si spécifique.

L’intervention d’une neurologue a permis d’appréhender, en matière de blessures de guerre, la pertinence de la précocité du traitement rééducatif et de celui de la douleur, permettant à l’individu de redevenir sujet de son histoire.

Il a été souligné à quel point les traumas de la guerre amènent des confusions délétères sur le psychisme et la construction identitaire, pouvant conduire à des troubles relationnels, à un manichéisme des émotions. L’accompagnement thérapeutique permet de parvenir à des ressentis moins exacerbés et à stabiliser ces émotions. Il reste à apporter de la cohérence dans un récit et une mémoire collective, partagée, qui est déjà, en soi, un acte de communication.

La réflexion, aux confins de la philosophie, a rappelé les principes éthiques du travail individuel et de groupe, éclairée également par l’expérience de médecins militaires et de cliniciens mettant en œuvre des techniques d’accompagnement de la parole (stratégie thérapeutique de l’histoire de vie) laquelle nécessite des praticiens formés à ce contexte, pourtant généralement impensé, de guerre et qui vient frapper les individus de façon récurrente et violente.

Ont participé à ce colloque : Mme la Députée Maud Petit Professeur Arsène Menikian, Président de Santé Arménie Professeur J.M. Baleyte, pédopsychiatre, Professeur d’université et praticien hospitalier Dr. Patrick Alecian, psychiatre, pédopsychiatre, psychanalyste Dr. Kariné Chahbazian, neurologue, Praticien hospitalier, SSR neurologique-neurochirurgical Mme Anahit Dasseux Ter Mesropian, psychologue, psychanalyste Professeur Charles Gheorghiev, Chef du service de psychiatrie, hôpital d’instruction des armées Sainte-Anne Dr. Claire Granier, psychiatre, responsable Centre Ressources Soins du psychotraumatisme Dr. Sevan Minassian, psychiatre, pédopsychiatre