Palmir

Palmir est un album, au texte très succinct. L’histoire pourrait se résumer par ce qui est écrit en quatrième de couverture : « Parfois le courage, c’est partir. En route… » Partir sans rien, ce qui est symbolisé par une valise vide et le héros, petit animal vert, nous raconte ces humains perdus sur les routes de l’exil, les obstacles rencontrés, la mer à traverser pour se sentir enfin en sécurité, la conquête d’un nouveau lieu, la rencontre avec les autres et de  ce qu’on y reçoit qui n’entre pas dans une valise : l’amitié partagée.

L’exil

Au début, le ciel au-dessus de Palmir est plein de nuages noirs, il se saisit d’une valise vide et c’est une succession de verbes à l’infinitif qui marquent sa course pour fuir les nuages.

Les routes de l’exil

Avec la rencontre d’un oiseau c’est le sourire, mais les obstacles commencent, d’abord liés au temps : la pluie, le soleil dont il faut se protéger ; puis à la géographie : les dunes, les ravins à franchir ; les animaux sauvages dont il faut se cacher, et la foule dans laquelle on se perd. Savoir saisir sa chance, pour se reposer ou se nourrir du fruit des arbres. Hélas, le ciel s’assombrit à nouveau et l’obstacle est de taille : la mer et ses vagues ! Mais rien n’arrête Palmir dans sa fuite et il peut enfin dormir sous une lune nouvelle : double page bleu nuit, juste éclairée par la lune et les points lumineux des étoiles. La mer traversée, le chemin est encore long, mais des oiseaux et des couleurs apparaissent dans le ciel.

Les rencontres

Palmir a accroché sa valise sur son dos, comme un cartable, il ose entrer, se mêler aux autres, petits personnages, divers mais de toutes les couleurs. Et alors il raconte, mais il se sent bien seul jusqu’à ce qu’un camarade, vert lui aussi mais plus clair, vienne partager avec lui un morceau de chocolat et enfin tous ensemble jouent et Palmir peut dessiner une farandole où il est entouré d’autres camarades, au-dessus d’eux le soleil, et un arc en ciel.

Merveilleux album qui laisse toute sa place à l’imaginaire des petits, leur permet de comprendre ce qu’ont vécu certains de leurs camarades, voire de comprendre des images entrevues à la télévision. Mais le récit est positif, tourné vers l’avenir grâce au partage, à l’amitié. Et il m’émeut moi adulte qui ne peut m’empêcher d’entendre : « Palmyre », oasis dans le désert de Syrie, à la fois rêve et désolation.

Ecrit et illustré par Gilles Baum et Amandine Piu, publié aux éditions Amaterra.