1011

L’œuvre de 1011 conjugue art et philosophie. Elle est une œuvre engagée dans son temps. Son art traite d’histoire, d’actualité, de philosophie et de politique. Un thème central : les violences faites aux femmes et aux enfants. Plusieurs œuvres abordent des sujets délicats, voire difficiles mais toujours avec esthétisme afin de mettre en avant l’image, parfois violente, comme support de l’idée et du débat que peut engendrer l’œuvre. Une mission commune avec l’association Enfance Majuscule.

« Infibulation » montre 35 bouches cousues. Des bouches mises à la verticale évoquent la sexualité (une vulve), la sensualité (un corset de femme), la brutalité (les mutilations sexuelles). Elle rend compte aussi du tabou des mutilations sexuelles exercées sur les millions de fillettes partout dans le monde.

Une imposante série de 100 photographies brodées intitulée « Enfants de parents » évoque l’histoire de la seconde guerre mondiale.

Une photographie d’archive a déclenché cette série. Il s’agit d’une fillette endormie tenant sa poupée, photographiée dans le camp de Drancy, peu de temps avant sa déportation vers Auschwitz.

Beaucoup de Français ignorent aujourd’hui que leur pays fut dès 1938 une « terre des camps », point de non-retour vers les camps nazis. Cent photographies de poupées symbolisent les enfants de ces camps. Sous chaque poupon est brodé le nom d’un camp français.

Un dernier exemple qui concerne les difficultés des fillettes à travers le monde aujourd’hui pour leur droit à l’éducation est intitulé « Hommage à Malala ». Des livres anciens s’ouvrent sur les grandes idées des lumières du 18e siècle concernant l’éducation des filles. Sur ces livres ouverts sont brodés en lettres rouges le nom du groupe islamiste BOKO HARAM.

Dans sa définition abrégée en haoussa, « Boko Haram » signifie « L’éducation occidentale est interdite ». « Boko » dérivant de « book », donc « livre » en anglais, et « haram », « interdit » en arabe. Boko Haram cible tout particulièrement les lycées et les écoles où est dispensé un enseignement, jugé occidental par les islamistes.

Cette œuvre rend hommage à Malala Yousafzai, l’adolescente pakistanaise victime des talibans à l’âge de 14 ans  qui dénonçait déjà à cet âge les violences commises à l’encontre des enfants, et militait pour qu’ils puissent aller à l’école. C’est de surcroît une référence à l’enlèvement des 276 lycéennes de Chibok au Nigéria en avril 2014 par des combattants islamistes de Boko Haram.

La Fondation ELLE  a écrit au sujet de cette œuvre : « Nous vous souhaitons une bonne continuation dans la poursuite de votre démarche artistique en faveur de l’éducation des filles. »

En dehors des expositions dans des galeries et des centres d’art, 1011 réalise des présentations de son travail dans des lieux non dédiés à l’art : centre de planification familial, lycée, hôpitaux … La présentation à ce public permet des débats riches et étonnants. L’art au service de l’engagement.

A découvrir : https://1011-art.blogspot.fr/