Bourges : la faillite du système de protection de l’enfance

La fillette de six ans hospitalisée depuis le 30 décembre à Tours vient de succomber aux blessures et actes de tortures dont elle a été victime. Elle est également la victime d’un système de protection de l’enfance désespérément défaillant. Enfance majuscule se portera partie civile dans cette affaire révoltante, dans laquelle la vie d’un enfant aurait pu être sauvée si l’administration avait rempli sa mission de protection. 

Elle était dans le coma depuis son hospitalisation. Conduite à l’hôpital de Bourges par sa mère, sous un faux nom, puis transférée à Tours. Elle présentait de multiples ecchymoses, ainsi que des traces de morsure et de brûlures et un hématome sous-dural (épanchement de sang dans la boîte crânienne – NDLR) compressif », selon le procureur de la République de Bourges Joël Garrigue.

« La petite fille faisait l’objet d’une procédure d’assistance éducative depuis le mois de juin 2017. Le juge des enfants avait ordonné son placement au mois d’octobre. Cependant, ni les services sociaux ni les services de police n’étaient parvenus à retrouver l’enfant, sa mère ayant manifestement fait tout son possible pour s’y soustraire », a expliqué le magistrat. La notion d’urgence est décidément bien aléatoire lorsqu’il s’agit de protection de l’enfance.

La mère, âgée de 22 ans, et son compagnon, 24 ans, après avoir pris la fuite ont été  interpellés et placés en détention provisoire et mis en examen le 4 janvier pour « actes de torture et de barbarie commis de manière habituelle sur un mineur de moins de 15 ans ». Ils continuent de nier les faits et assurent ne pas avoir infligé de coups à la fillette. Les constatations médico-légales sont en totale contradiction avec leurs déclarations. Ils seront désormais mis en examen « pour actes de torture et de barbarie ayant entraîné la mort de la victime » et encourent une peine de réclusion criminelle à perpétuité.

Enfance Majuscule se portera partie civile dans cette affaire qui a vu un enfant abandonné aux mains de ses tortionnaires et une administration rester inactive malgré la gravité des faits portés à sa connaissance.