Une matinée de formation était organisée par l’ordre des avocats des Hauts-de-Seine, le vendredi 23 mai à Nanterre, en direction des avocats d’enfants.
Ponctuées de temps d’échanges, ces trois heures d’interventions ont permis d’aborder les points de vue psychologique et juridique, parfaitement imbriqués, pour comprendre comment bien accueillir la parole des enfants.
Les interventions de Patricia Chalon (psychologue-psychothérapeute et présidente d’Enfance Majuscule) et de Christine Ascoli (psychologue clinicienne et directrice de l’Institut contemporain de l’Enfance) ont permis d’éclairer ces sujets en abordant des pistes de réflexion autour de la clinique des enfants victimes et des moyens à dispositions pour être au plus près des mots de l’enfant.
Enfin, les interventions des avocates Agnès Allibert-Piquot (collaboratrice mineurs du Barreau des Hauts-de-Seine) et Ariane Ory-Saal (Présidente de la Commission des Avocats d’Enfants des Hauts-de-Seine) ont permis une meilleure compréhension de ce que devenir avocat d’enfant implique d’un point de vue juridique, et de la difficulté à être en phase, créer un lien, pour que l’enfant victime puisse accorder sa confiance.
Il est certain que l’avocat d’enfant ne remplace personne : ni les parents, ni les services sociaux, mais il est le seul professionnel totalement dédié à défendre les droits de l’enfant dans toutes les procédures, ainsi que sa parole, parfois difficile à entendre.
C’est pas juste !
Combien de fois avons-nous entendu cette expression d’une souffrance profonde, exprimée avec naïveté par un enfant qui a le sentiment d’avoir été trahi par tous ? Et pour être tout à fait honnêtes, nous partageons son avis en de nombreuses occasions. La loi dit le droit, et les humains qui ont en charge son application ont parfois du mal à faire qu’en plus, elle dise le juste. Les conséquences qu’a l’application de la loi sur les enfants victimes sont le plus souvent méconnues. Mis en lumière et exposés lors de procès retentissants ou à peine entendus par un juge débordé, les enfants sont plus souvent objets de droit, que sujets de droit d’une société bientraitante. L’enfant a un profond ressenti du juste et de l’injuste, du bien et du mal, du vrai et du faux. Lorsqu’il trouve la force de demander de l’aide, lorsqu’il parle de ce qu’il subit, ne pas être cru, ou avoir le sentiment de ne pas l’être, peut-être pour lui encore plus traumatique que la souffrance éprouvée. Or, l’institution judiciaire, la « Justice », ne dit pas le juste, elle dit le droit. Et si recourir à elle peut être un facteur d’apaisement, voire de reconstruction de l’enfant, ce peut être aussi source d’une violence encore plus grande et de sur victimisation.