L’enfer quotidien de 13 enfants en Californie

Pour les 13 enfants de la famille Turpin, l’enfer a duré de nombreuses années durant lesquelles ils ont été séquestrés et torturés. Une reconstruction sera-t-elle possible ?

Une prise en charge psychologique individualisée indispensable

Après un vécu traumatique de cette ampleur, le risque est grand si il n’y a pas de prise en charge, que s’installe durablement une décompensation pouvant mener à la dépression, l’ amnésie traumatique, la dissociation, la tentative de suicide, etc…

Lors d’un même trauma psychique, les choses ne sont pas vécues de la même manière par tous. Même si dans cette fratrie tous les enfants étaient victimes de maltraitance physique, psychique ou sexuelle, les conséquences ne seront pas forcement les mêmes selon leur âge et selon leur construction psychique.

Le ressenti d’un enfant de deux ans (qui n’a pas accès au langage), sera différent de celui d’un adolescent de quinze ans et de celui des jeunes adultes qui ont vécu sous emprise depuis leur naissance.

Bien sur l’événement traumatique est souvent le même mais il faut toujours prendre en considération la victime elle-même avec ses capacités, son histoire. Dans la fratrie certains auront plus de mal à face à une agression.

Des facteurs externes à prendre en compte

Le temps « d’exposition«  face aux agressions est aussi important, ainsi que l’emprise mentale de l’agresseur qui dans le cas des enfants Turpin est majeur puisqu’il sagit de leurs parents, il faut prendre en compte, non seulement la victime, non seulement l’événement et l’agresseur, mais il y a aussi l’environnement, l’entourage. Comment réagit l’entourage ? L’entourage joue un rôle primordial. dans le cas de ces enfants personne n’a fait le moindre signalement.

Une reconstruction possible : la Résilience

Pour Boris Cyrulnik, c’est « l’aptitude d’un corps à résister aux pressions et à reprendre sa structure initiale. Ce terme est souvent employé par les sous-mariniers de Toulon, car il vient de la physique. En psychologie, la résilience est la capacité à vivre, à réussir, à se développer en dépit de l’adversité« 

Ces enfants arriveront-ils à s’inscrire dans une vie sociale malgré les années de traumatismes profonds ?

Bien souvent le terme résilience, mal employé, stigmatise les victimes mettant la responsabilité de la reconstruction de leur côté : certains seraient résilients et d’autres pas.

Il est très important de souligner qu’il n’y a pas de résilience sans rencontre avec un « tuteur de résilience » : cet autre sur lequel la victime va pouvoir prendre appui et grandir malgré tout. Cela peut être un psy, un ami, un professeur, une assistante sociale, un membre de la famille, etc…

Alors, malgré les blessures et les cicatrices, une vie sociale est possible.

Il faut espérer que ces enfants pourront tous bénéficier du soutien auquel ils ont droit et que de nombreux tuteurs jalonneront leurs vies.