Organisé le 28 janvier à l’Espace Reuilly par le Centre de victimologie pour mineurs et placé sous le Haut patronage de Madame Nicole Belloubet, Ministre de la Justice, ce colloque a souhaité évoquer les différentes formes de cyberviolences par des approches pluridisciplinaires et complémentaires.
La Cyberviolence constitue un danger toujours aussi croissant pour les mineurs pour 4 principales raisons :
1) La violence peut se démultiplier car elle peut être exercée en permanence 24h/24 et 7j/7 grâce aux technologies actuelles.
2) La majeure partie de la population française dispose des outils et moyens pour exercer la cyberviolence, et ce dès le plus jeune âge (smartphone, écran, réseaux sociaux, jeux).
3) L’anonymat accentue la violence des agresseurs qui ont un sentiment d’impunité derrière leur écran.
4) Les cyberviolences ne sont pas encore sanctionnées pénalement aussi sévèrement que les violences hors ligne (pédopornographie, viol commandés en ligne non sanctionné comme auteur,…)
Depuis maintenant 15 ans, la protection des mineurs se heurte à divers obstacles liés à la cyberviolence :
- la banalisation des violences sur internet
- le manque d’accompagnement de l’enfance victime dans le processus judiciaire
- l’accroissement des nouvelles techniques et technologies
- la difficulté de libérer la parole de l’enfant avant le développement de symptômes d’autodestruction et d’isolement rompant plus durablement la communication.
Il faut quand même relever des efforts sur tous les plans pour combattre des actes d’une violence toujours plus inouïe, parce que facilitée par ces nouvelles technologies, notamment la sensibilisation par Net-Ecoute qui y contribue. Les efforts et projets du gouvernement tendent à lutter contre ces violences. Les enquêtes et travaux des services spécialisés de la police judiciaire permettent de mettre en lumière des organisations très bien organisées. Les avocats tâchent de se former chaque jour à l’écoute des enfants et aux maux de leur génération technologiques pour les accompagner dans le combat judiciaire. Les professionnels de santé malgré le manque de moyen dont ils souffrent s’efforcent de traiter les cas d’addictologie qui en découlent.
Nous savons tous que cela existe. Mais d’être confrontés à des cas réels et concrets, à l’organisation réfléchie et durable des agresseurs, nous laissent sans voix devant l’incommensurable travail qu’il reste à accomplir pour voir cesser ces violences. Des violences qui commencent de l’enfant tombé accidentellement sur un film porno laissé sur l’ordinateur d’un parent, au bébé violé sur un autre continent, sur demande et instruction en ligne d’un individu qui se trouve derrière son écran en France.