Le 20 mars 2015, l’ONED (Observatoire National de l’Enfance en Danger) organisait une journée d’étude internationale : « Observer l’enfance en danger et la protection de l’enfance : apports et limites de différents dispositifs. Comparaison internationale. »
De nombreux pays ont élaboré un système d’observation statistique des populations d’enfants en danger et/ou qui bénéficient d’une mesure de protection de l’enfance, système de protection adapté à différents contextes institutionnels et sociaux.
Des experts venus des États Unis, d’Allemagne, de France, du Danemark, de Grèce et des Balkans ont exposé les dispositifs qu’ils pilotent, aussi bien dans leurs apports que dans leurs limites.
Tous relèvent que, dans la mesure où les observations statistiques remontent de différents organismes (particulièrement la police, la justice, la santé et les systèmes d’aide à l’enfance), les différences de résultats sont liées à différentes définitions de la maltraitance et aux différentes manières de considérer le même problème. La grande diversité des systèmes de codage et des logiciels ne facilite pas la connaissance de ces phénomènes, et les comparaisons entre pays, et même à l’intérieur d’un pays.
D’autre part, lors des remontées statistiques, l’unité d’observation est le nombre d’appels ou d’informations transmises ou prises en compte, jamais l’enfant lui-même. Le public pris en charge reste donc largement méconnu. D’autre part, beaucoup de pays, particulièrement la France, manquent d’études longitudinales et de suivi de cohortes d’enfants.
Un projet international, intitulé : Réponse coordonnée à la violence et à la négligence envers les enfants (VNE) via un ensemble minimal de données (EMD), se met en place avec le soutien financier du programme européen Daphné. Il s’agit de créer une base scientifique, les instruments et les synergies nécessaires au soutien de la mise en place de systèmes nationaux d’observation de la VNE là où de tels mécanismes n’existent pas, ou à l’amélioration de ces systèmes s’ils existent.
Ce projet vise un double objectif :
– Dans le contexte d’une approche de santé publique, il s’agit de fournir une information globale, fiable, et comparable sur les situations de victimes supposées de VNE qui ont eu recours aux services sociaux, sanitaires, éducatifs, de justice ou de police, etc, (Information pour l’action et une politique globale de prévention)
– Servir d’instrument prêt à l’emploi pour l’investigation et le suivi des victimes de VNE et de ceux qui risquent de l’être.
Au niveau éthique, une question fondamentale reste posée : comment collecter les données, mais aussi comment évaluer les modes de collecte des données.