Pourquoi des grèves dans le secteur de la petite enfance ?

Le secteur de la petite enfance est depuis plusieurs années confronté à de grandes difficultés qui sont le fruit de la conjonction de l’évolution de la réglementation et des politiques publiques, des conditions de travail difficiles et d’ambitions ou d’exigences de plus en plus grandes.

Le taux d’encadrement en crèche est aujourd’hui d’un adulte pour cinq enfants qui ne marchent pas et d’un professionnel pour huit enfants qui marchent, ou un taux d’un adulte pour six enfants, quel que soit l’âge de l’enfant alors qu’une assistante maternelle ne peut pas accueillir plus de quatre enfants de moins de trois ans.

Les métiers de la petite enfance sont des métiers à forte pénibilité et à forte sinistralité. Les stations prolongées au sol et le portage des enfants conduisent à des taux d’accidents de travail et de maladies professionnelles qui rivalisent avec ceux des métiers du BTP. Comme tous les métiers féminins ce sont également des métiers à faible rémunération, ce qui conduit le secteur à manquer d’attractivité.

L’évolution des connaissances en pédagogie et en psychologie a permis grâce aux apports récents des neurosciences de mieux comprendre le développement psychomoteur et affectif des enfants mais aussi les exigences qui y sont liées et qui alimentent l’évolution des référentiels de formation des professionnels de la petite enfance, notamment les auxiliaires de puériculture et les éducateurs de jeunes enfants à qui l’on demande d’être de plus en plus pointus dans leur accompagnement à l’éveil du tout-petit.

Ce sont tous ces éléments qui conduisent l’ensemble des organisations professionnelles et syndicales à manifester depuis 2009 par le biais du collectif « Pas de bébés à la consigne » pour l’amélioration des conditions d’accueil des jeunes enfants.

Mais malheureusement la crise Covid a encore exacerbé ces difficultés, notamment la pénurie de personnel et il est donc urgent de nous donner les moyens de nos ambitions.

Nous devons donc à nos enfants de prendre la mesure de l’enjeu et former plus de professionnels, à qui nous devons également plus de reconnaissance y compris financière et de meilleures conditions de travail.