La reconnaissance d’un traumatisme est nécessaire à la reconstruction individuelle. Guerre, viol, agression, quel que soit événement traumatique, pour que l’individu puisse se reconstruire, sa souffrance ne doit pas être niée mais reconnue comme telle.
Lorsque le crime s’inscrit dans la mémoire d’un peuple, il interdit pour longtemps les mots emprisonnés au sein de visions d’horreur.
Pourtant, Il y a une grande différence entre, la violence faite a la mémoire des survivants et de leurs descendants ainsi qu’à leur gestion des événements, selon que les actes commis ont été reconnus ou non par ceux qui les ont perpétrés.
La demande de pardon
Dans le cas de la shoah, les Allemands ont demandé pardon aux millions de victimes, ils ont clamé sur la scène internationale, leur repentance pour les horreurs commises en leur nom, au sein de leur famille nationale.
En ce qui concerne les Arméniens, ils ne cessent de rappeler à la mémoire des vivants, les morts que leurs bourreaux nient avoir massacrés. La blessure grande ouverte ne peut se refermer, peut-être, qu’avec l’aide de »justes » qui, à l’exposé des faits, inscrivent dans l’histoire, les crimes et les noms de ceux qui les ont commis, même lorsque les tortionnaires se refusent à endosser la responsabilité de leurs actes.
Enfants victimes
Il en va de même pour les enfants victimes de maltraitance, d’abus sexuels ou d’inceste. Quand ceux la même qui sont censés les protéger, dire le juste et le droit, couvrent leurs hurlements, leur refusant le droit à la restauration et à l’élaboration du traumatisme, ils ne cessent de demander réparation et cela parfois jusqu’à la folie.
Le récit traumatique
Ces enfants tout comme ces peuples dont on essaye de détruire la mémoire, ne cesseront de frapper à nos portes, que lorsque nous aurons le libre courage de reconnaître les violences dont ils ont été victimes. Alors peut-être pourront-ils consacrer à une possible reconstruction, l’énergie aliénante dilapidée, à essayer d’exposer leur récit traumatique.