Plan de lutte gouvernemental contre les violences faites aux enfants : le comité de suivi annuel dévoile son champ d’action auprès des acteurs associatifs

Suite à l’annonce, lors du comité interministériel à l’enfance en novembre 2023, du 3ème plan de lutte contre les violences faites aux enfants, associations et membres du gouvernement se sont réunis le mercredi 16 octobre, au siège de l’Inspection générale des affaires sociales à Paris, dans le cadre du comité de suivi annuel prévu à cet effet. En présence de Pauline Domingo, Directrice adjointe de cabinet chargée de l’enfance et des familles nouvellement nommée, cette réunion annuelle de concertation avec les membres associatifs, dont Enfance Majuscule fait partie, avait pour principal objectif de faire un état des lieux de cette première année de travaux, en créant un espace d’échanges autour des actions menées en matière de protection de l’enfance.

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Les conclusions d’une année de travaux

A l’ordre du jour, la présentation des 6 grands objectifs de ce plan a été dévoilée :

  1. Protéger les enfants et promouvoir des actions bientraitantes : renforcement du 119 pour viser un taux de décrochage d’appels plus important, rédaction d’une revue pour développer les compétences psycho sociales, mieux accompagner les enfants hébergés dans les hôtels, création d’une mallette pédagogique pour sensibiliser au repérage des situations de violences faites aux enfants…
  2. Prévenir le passage à l’acte et la récidive : mise en place d’un dispositif de contrôle des autorités judiciaires pour les professionnels et bénévoles intervenant dans les lieux d’accueil de jeunes enfants et en protection de l’enfance, renforcement du traitement des signalements et enquêtes sur les faits de violences sexistes et sexuelles dans le sport, mise à disposition pour les citoyens d’un formulaire numérique de signalements des faits de pédocriminalité commis à l’étranger, remobilisation de la Campagne STOP, audition publique en juin 2025 en présence d’experts autour du sujet des mineurs auteurs d’infractions sexuelles…
  3. Améliorer la prise en charge des enfants victimes : créations de nouvelles Unités d’accueil pédiatrique Enfance en Danger (49 en projet et d’anciennes unités en cours d’amélioration) pour atteindre en 2025 l’objectif d’une UAPED par juridiction, révision du statut de l’administrateur Ad Hoc et de ses modalités d’exercice, amélioration du parcours des victimes au travers d’un kit pédagogique pour mieux appréhender le système judiciaire…
  4. Soutenir les parents, sensibiliser et mobiliser la société civile : soutien aux parents à tous les âges de la vie de leur enfant, développer chaque année une campagne de sensibilisation
  5. Outiller et soutenir les professionnels : création de 10 postes de délégués départementaux, renforcement de la formation et sensibilisation des professionnels au repérage et signalement des situations de violences, renforcement de la mission du GIPED auprès des professionnels…
  6. Développer les données et les connaissances pour améliorer la prévention des violences et la protection des enfants

Une campagne d’information est prévue pour 2025, afin de créer une chaîne de protection autour des enfants et faire du 119 un réflexe.

Une conférence mondiale historique

Cette réunion avait également pour but d’annoncer la participation de la France à la première Conférence ministérielle mondiale pour mettre fin à la violence contre les enfants. Le 7 et le 8 novembre 2024, des ministres, des hauts fonctionnaires gouvernementaux, des organisations internationales, des ONG, des survivants, des enfants et des jeunes se réuniront à Bogotá, en Colombie, afin de promouvoir des changements politiques, mobiliser les ressources et montrer que la prévention de la violence est possible.

« La conférence se terminera par l’adoption d’une Déclaration politique consultée à l’international et offrira aux États l’opportunité de s’engager à mettre fin à la violence contre les enfants. Plus de 50 pays ont annoncé leur intention d’organiser des Sessions préparatoires nationales, en collaboration avec les OSC pour développer leurs engagements. » (fillespasepouses.org)

Il est à craindre que ces actions préconisées restent lettre morte, si aucun budget, du moins suffisant, ne leur est véritablement alloué, et que les changements successifs de responsables ne fassent réévaluer le contenu de ce plan… comme c’est bien malheureusement souvent le cas.