Projection – Débat : journées de travail sur la prostitution des mineurs

Adrien Taquet, Secrétaire d’État chargé de la protection de l’Enfance, et Elisabeth Moreno, Ministre déléguée chargée de l’Égalité femmes-hommes, ont mis en place des journées de travail avec des parlementaires pour travailler sur la question de la prostitution des mineurs.

La projection-débat a eu lieu mercredi 30 septembre 2020 au Ministère des Solidarités et de la Santé.

Le film de jean-Bernard Marlin largement primé, Shéhérazade (2018), a été proposé en visionnage pour ces parlementaires et des organismes et associations, éclairant de façon puissante certains des mécanismes qui conduisent à la prostitution des mineurs.

Depuis quelques années, les chiffres augmentent de façon inquiétante, le trafic d’êtres humains également de fait.

Il y a la conjonction de la recherche de profits des proxénètes et/ou dealersavec le risque inconsidéré pris par les mineurs dans des conduites glamourisées sous le nom d’ « escort », mais qui sont clairement prostitutionnelles.

Une famille, ainsi que la jeune fille concernée (livre « Papa, viens me chercher ! ») sont également venus témoigner de l’expérience passée, douloureuse de la prostitution et souligner les vides thérapeutiques, institutionnels, humains qui les ont renvoyés à leur détresse quand ils appelaient à l’aide.

Clairement, la facilité d’accès aux sites pornographiques, les remaniements de l’adolescence permettent la survenue de conduites à risques mais, de la projection de ce film et de ces témoignages, Enfance Majuscule retiendra que le chemin vers la prostitution passe aussi essentiellement par des traumatismes liés à des carences familiales, des atteintes sexuelles, le harcèlement scolaire, raisons ou causes qui altèrent l’estime de soi de façon telle que les jeunes trouvent, provisoirement, dans la prostitution des repères et des contextes qui pensent-ils les renarcissisent.

Certaines des réponses à traiter, à apporter sont complexes mais d’autres sont faciles à court terme, politiques, pénales, et nous espérons que les législateurs sauront les trouver au-delà de l’empathie que suscitent ces situations humaines.

De plus, la formation des personnels sociaux, la formation des enseignants, la sensibilisation des jeunes à ces faits sociétaux sont indispensables à une prise en charge efficace dans le très court terme, ce qui, de toute évidence, n’est pas exactement le cas quand les techniques professionnelles employées actuellement sont en total décalage avec l’urgence de la situation et la vie psychique et « numérique » des jeunes : il y a urgence !

Pour aller plus loin :
➧ Zone interdite « À 15 ans, ma fille se prostitue » (voir le replay)
➧ Complément d’enquête. Esclavage, prostitution : les nouveaux trafiquants (voir le reportage en intégralité)