Que sont devenus les enfants de Calais ?

L’annonce du démantèlement et le manque d’information sur ses conséquences a poussé de nombreux mineurs isolés à quitter Calais pour retourner à l’errance ou pour rejoindre d’autres camps ; le plus souvent pour poursuivre leur tentative désespérée de rejoindre l’Angleterre.

L’évacuation de la « Jungle » de Calais a débuté le 24 octobre 2016. Le tri et l’évaluation de l’âge des personnes se présentant comme mineurs ont été effectués par des associations mandatées par les autorités. Cela s’est fait par simple examen visuel, en dépit de l’absence de fondement légal du procédé et de son évidente imprécision. En trois jours, l’évacuation des majeurs était effectuée. Les enfants, environ 2.000, étaient encore bloqués à Calais lorsque les bulldozers entamèrent la destruction de leurs abris.

Selon la Direction Générale de la Cohésion Sociale, 1922 jeunes, dont 151 filles, ont été accueillis dans les « Centre d’Accueil et d’Orientation pour Mineurs non-accompagnés » CAOMI. Au 18 avril 2017, 515 enfants avaient pu rejoindre le Royaume-Uni ou l’Irlande légalement grâce aux procédures de regroupement familial, 194 avaient pu être pris en charge par les services de l’Aide Sociale à l’Enfance et 333 avaient été reconnus majeurs. Il est important de souligner que 709 enfants avaient quitté d’eux même leur CAOMI, comprenant que les promesses faites à Calais ne les mèneraient pas vers leur destination britannique.

Les conditions d’accueil dans ces centres d’accueil temporaires étaient variables, en dehors de tout cadre légal de protection de l’enfance et ne répondaient pas aux besoins des enfants ainsi hébergés. Il s’agissait de répondre à l’urgence.

Le plus préoccupant dans la gestion des placements des enfants de la Jungle de Calais concerne le sort des 709 enfants qui en quittant ces CAOMI, s’étaient retrouvés à la rue, dans une grande précarité. Plus d’un tiers. Si la responsabilité britannique dans les réticences à traiter les cas de ces enfants est indéniable, il est incompréhensible que L’État français, responsable de la sécurité et de l’avenir de ces enfants n’ait pas pris les mesures adaptées pour apporter les meilleures solutions possibles et dans l’intérêt de chaque enfant.