Pourquoi la fessée est-elle nocive ?

Donner des fessées ne permet pas d’éduquer.  Ce geste dit aux enfants que pour obtenir quelque chose il faut utiliser la violence mais également que lorsqu’on est fâché, on doit frapper. Il brise aussi les autres modes relationnels qui fonctionnent sur la reconnaissance et l’estime de soi, le plaisir de faire plaisir, le plaisir de comprendre, de pouvoir évoluer, de grandir.

La fessée empêche les enfants de s’exprimer

Ce type de châtiment élimine la possibilité pour un enfant d’avouer des désirs irrationnels, que la punition ne change pas mais ensevelit, et qui resurgiront plus tard. Colère et frustration accumulées risquent d’exploser ensuite dans des actes de délinquance. Le changement de comportement de l’amour à la haine est souvent brutal, les parents pensent alors qu’ils n’ont pas assez puni et refusent de prendre en compte la longue détérioration de leur relation à l’enfant. « Vider la banque d’amour crée les conditions des futures difficultés ».

La fessée casse les mécanismes d’adaptation au danger

Au plan physiologique, ces punitions, surtout si elles sont répétées, cassent les mécanismes automatiques naturels d’adaptation aux situations dangereuses que sont la fuite ou la protection de soi, puisque devant les coups parentaux on ne peut ni fuir ni se protéger. S’il a brutalement à faire face à une situation dangereuse, l’enfant conditionné à bloquer ses mécanismes de défense se retrouvera automatiquement en état d’inhibition, de sidération, qui le rendra incapable de se protéger efficacement. Par ailleurs, le blocage des réflexes innés de protection ou de fuite déclenche une réaction hormonale (décharge de catécholamines) dite « d’inhibition de l’action », préjudiciable à certains organes. Elle peut ainsi favoriser le développement de maladies psychosomatiques, qu’il serait d’ailleurs plus judicieux d’appeler socio-somatiques.

La fessée inhibe la capacité à entreprendre

De plus, l’enfant dont les erreurs sont sanctionnées par des coups vit dans la peur d’être frappé et n’ose entreprendre quoi que ce soit de difficile de crainte de déclencher la punition ; beaucoup d’apprentissages, qui ne peuvent s’effectuer sans erreurs, en seront forcément limités.

La fessée ne pose pas de règle éducative

Les punitions corporelles données aux enfants signifient seulement que la personne qui inflige la punition n’est pas contente et rien d’autre, ce qui n’explique pas la vraie raison du mécontentement, parfois difficile à discerner par le punisseur lui-même, ce qui n’aide pas l’enfant à ne pas recommencer (aucun effet des punitions corporelles à long terme), ce qui n’apprend pas, à celui qui a commis une erreur, qu’il doit la réparer et comment le faire.
Arguments des adeptes des punitions corporelles.

Pourtant certains parents pensent que cela permet de poser une limite. Qu’en penser ?